Analyse de l’habitat

Sur 335 maisons recensées par Insee en 1999, une cinquantaine a été repérée ou sélectionnée lors de l'enquête menée en 2004 par le service de l'Inventaire ; les 285 maisons qui n'ont pas été prises en compte sont soit postérieures aux années 1950, limite chronologique de l'étude, soit trop transformées pour être analysables. Il est à noter que plus de 30% du parc immobilier a été renouvelé depuis 1949.

Cet habitat se caractérise par :
• sa forte dispersion (plus de 80 lieux-dits répertoriés) avec toutefois une certaine concentration dans les vallées de la Grande Sauldre et de la rivière de l’étang de Couët. Un habitat dispersé est également à signaler sur le versant est de la forêt de Beaujeu. Il correspond vraisemblablement aux défrichements successifs de ce versant depuis le Moyen Age (les Quartiers Royer sont attestés au 15e siècle).
• des implantations anciennes mais une notable reconstruction dans la 2e moitié du 19e siècle : 210 maisons neuves ont été répertoriées sans pour autant engendrer une augmentation du nombre de maisons, exception faite du village de Sens-Beaujeu qui s’agrandit d’une vingtaine de maisons entre 1861 et 1891. Les nouveaux édifices s’établissent souvent sur des infrastructures anciennes, conservant parfois des cheminées, voire des portes ou fenêtres d’édifices antérieurs (Fig. 1)
• Un certain nombre de disparition de petites locatures, voire de domaines, au cours du 20e siècle comme le domaine de la Métairie Picard. Le logis existait encore en 1974 (fig. 2) mais il est aujourd’hui à l’état de ruine.

 Fenêtre du 16e siècle
Fig. 1 : Fenêtre, anciennement à meneaux, datée du 16e siècle et appartenant à un des rares édifices qui n’a pas subi d’importantes transformations.

Métairie Picard en 1974
Fig. 2 : État du logis de la Métairie Picard en 1974 ; à noter le toit fortement débordant soutenu par des aisseliers.
Les modes constructifs

L’habitat traditionnel s’apparente à celui du Pays Fort : construction en pan de bois (fig.2), aujourd’hui résiduelle et construction en pierre avec emploi dominant de grès ferrugineux de Vailly (fig.3) ( gros œuvre : moellons de grès et encadrement : blocs de grès plus ou moins équarris ou montants et linteaux de bois ( fig.1 et 4). La mixité grès calcaire a toutefois toujours existé et perdure tout au long du 19e siècle, mais les encadrements et les chaînages en pierre de taille calcaire se sont généralisés à partir du milieu du 19e siècle. La brique en alternance avec la pierre n’apparaît qu’au 4e quart 19e siècle et début 20e siècle.
Les toits sont à longs pans sans croupe, exception faite de certains édifices d’importance. Ils étaient couverts en paille pour les bâtiments d’exploitation et en tuile plate pour les habitations. Au cours de la 2e moitié du 19e siècle, l’ardoise et la tuile mécanique ont peu à peu supplanté ces matériaux traditionnels.

Mur en moellons de grès
Fig. 3 : Mur en moellons de grès avec enduit à chaux et sable.

Porte ancienne à encadrement de bois
Fig. 4 : Porte ancienne à encadrement de bois.

Les différents types d’habitat

Traditionnellement, la maison est en rez-de-chaussée à une pièce à vivre avec étable attenante. Elle est souvent associée à d’autres bâtiments du même type et forme des alignements (fig. 5)
La maison à étage, exception faite des logis seigneuriaux, n’apparaît qu’au 19e siècle, essentiellement dans le bourg de Sens mais également en milieu plus rural, indicateur d’un certain développement économique de la commune à cette époque : 22 maisons à étage ont été recensées.
La ferme dite  « bloc à terre » associe un logis et un bâtiment d'exploitation sous un même toit ( fig. 6). Présente aussi bien dans le bourg qu'en écart, elle se multiplie à la fin du 19e siècle. A l’origine sans étage habitable, elle se transforme dans les années 1960, avec aménagement du grenier en logement. 13 fermes de ce type ont été recensées.

Maisons en alignement
Fig. 5 : Maisons en alignement

Ferme bloc à terre
Fig.6 : Ferme bloc à terre

La ferme dite « à cour ouverte » correspond aux grands domaines agricoles dont 9 ont été recensés. Certains ont conservé des granges anciennes avec soit porte charretière en mur gouttereau avec parfois auvent (fig. 7 et 8), soit entrée en pignon, type grange du Sancerrois (fig. 9 et 10). Les granges dite à toit pyramidal encore nombreuses en Pays Fort ont toutes disparues sur cette commune mais un plan terrier de Boucard de la fin du 18e siècle témoigne de leur existence.

Grange avec auvent
Fig. 7 : Grange avec auvent

Grange avec auvent
Fig. 8 : Grange avec auvent


Fig. 9 et 10 grange avec porte charretière en pignon et charpente sur poteaux permettant une hauteur très réduite des murs en maçonnerie. Cette grange, bien visible, marque fortement le paysage alentours.

Liste des édifices repérés