Analyse de l’habitat
Sur les 363 maisons recensées par l’Insee en 1999, 120 ont été repérées ou sélectionnées lors de l’enquête menée en 2002 par le service de l’Inventaire. Les 243 édifices, non pris en compte, sont soit postérieurs aux années 1950, limite chronologique imposée dans le cadre de cette étude, soit trop transformés pour être analysables, soit non visibles lors de l'enquête.
D'après l'Insee, seulement 54 % du parc bâti est antérieur à 1914, pourcentage relativement faible par rapport à celui des autres communes limitrophes. En fait cette commune, ou plutôt le village de Veaugues, a connu une forte croissance au 1er quart du 20e siècle (cf. notice Généralités) alors que toutes les autres communes environnantes se dépeuplent dès la fin du 19e siècle et que les constructions neuves se raréfient au début du 20e siècle.

Typologie

LA MAISON

La maison dite « élémentaire »

Cette maison est en rez-de-chaussée, à pièce unique, d'environ 36 m2 au sol, éclairée par une seule fenêtre (en 1823, on dénombrait encore 14 logis n'ayant pour toute ouverture qu'une porte à double battant !) et chauffée par une cheminée toujours en pignon ; elle correspond au type le plus ancien. Quelques exemples subsistent, en particulier une maison au Petit Voisy dont les ouvertures datent du 18e siècle (1). Ce type tend à disparaître dès la 2e moitié du 19e siècle au profit d'une maison plus vaste à deux pièces en façade.
Si cette modeste maison, habitation souvent de vignerons (nombreux au 19e siècle sur cette commune) est aujourd'hui peu représentée, son implantation en alignement a souvent été préservée, que ce soit dans le village de Veaugues ou dans des hameaux comme Le Briou ou Marcy ; ce type d'implantation en bande, voire même de plusieurs logis sous un même toit (2) s'est développé au cours de la 2e moitié du 19e siècle.


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La maison à étage

Les maisons à étage (47 ont été repérées lors de l'enquête) sont nombreuses sur cette commune. Essentiellement regroupées au cœur du village et construites en majorité dans la 2e moitié du 19e siècle, elles soulignent la vitalité économique de cette petite agglomération. Mitoyennes, ne présentant en façade souvent que deux travées avec accès latéral, elles peuvent aussi s'édifier sur une parcelle de plus de 10 mètres de largeur sur rue ; le rez-de-chaussée est alors occupé par un commerce ; les cafés, hôtels et auberges (en 1883, on en dénombre 4 autour de la place de l'église) investissent alors les parcelles les plus vastes (3).

Maison dite « de notable » ou maison de villégiature

Cet habitat, datant pour l'essentiel de la fin du 19e siècle et du 1er quart 20e siècle (entre 1891 et 1921, 81 maisons sont édifiées dans le bourg !), s'installe sur de grandes parcelles à la périphérie du village, en particulier le long de la D49E (rue de la gare, anciennement chemin de Jalognes) (4) ; ce secteur a bénéficié à la fin du 19e siècle de la proximité de la gare qui desservait la ligne de Bourges à Cosne.
Ce type de maison, pratiquement inexistant sur les autres communes environnantes, adopte les caractéristiques d'un habitat de villégiature : "villas", édifiées au milieu de jardins. Rarement mitoyennes, toujours en retrait par rapport à la rue, elles sont le plus souvent implantées perpendiculairement aux voies de circulation et l'accès est généralement latéral par une cour ou un jardin. Ces maisons, de proportions vastes, sont presque toujours à étage.
L'air pur de Veaugues, un environnement agréable et un accès aisé grâce à la nouvelle ligne de chemin de fer, attirèrent, semble-t-il, au début du 20e siècle, une population de retraités qui se firent édifier ces maisons de villégiature.


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A droite, au début du 20e siècle : café boulangerie Talbot

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Rue de la gare au début du 20e siècle
LA FERME

Quelques domaines ont conservé leurs anciens bâtiments d'exploitation, groupés autour d'une cour du type « ferme à cour ouverte ». Ces fermes sont généralement isolées mais certaines occupent des parcelles à la périphérie du village de Veaugues (5) ou de hameaux comme celui de Marcy .
Les fermes du type « bloc à terre » dominent cependant (18 ont été repérées) ; elles se multiplient dans la 2e moitié du 19e siècle, en particulier dans des hameaux comme le Briou ou le Petit Voisy. Elles sont souvent implantées perpendiculairement aux voies de circulation (6).


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Mise en oeuvre des matériaux

La mise en œuvre et les matériaux sont les mêmes que sur les communes voisines : principalement moellons de calcaire enduit. La présence de carrières de calcaire sur cette commune n'empêche cependant pas l'utilisation de moellons de grès dans la partie nord-ouest de la commune. Par ailleurs, le nombre de constructions neuves à l'extrême fin du 19e siècle et au début du 20e siècle explique la fréquence des chaînages mixtes brique et pierre, des corniches en brique et des toits couverts d'ardoise. Les encadrements des baies très saillants sont également une des caractéristiques des constructions de cette époque (7).


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