Généralités

Vue aérienne
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La commune de Sury-en-Vaux, d'une superficie de 1582 hectares, en limite nord du canton de Sancerre, est fortement marquée par un relief de collines dont le point culminant (325 m) se situe au lieu-dit "terres du Moulin à Vent" à l'ouest de la commune. Coteaux de vignobles et vallons, où se blottissent les villages, se partagent le territoire. La Belaine et son affluent la Salereine traversent sur plus de 5 km la commune du sud au nord-est. Sommets dégagés et ruisseaux au cours rapide furent propices autrefois à l'établissement de nombreux moulins à vent et à eau, aujourd'hui presque tous disparus. Seuls subsistent les toponymes, témoins de cette occupation. La commune de Sury-en-Vaux se caractérise par le grand nombre de ses hameaux (une trentaine) regroupés dans la partie centrale du territoire communal, propice à la culture de la vigne ; seuls deux hameaux sont situés sur les collines à l'ouest, où les cultures céréalières dominent.


Notes d'histoire

Le mobilier préhistorique puis gallo-romain identifié témoigne de l'ancienneté de l'occupation de ce territoire ; l'antique "Chaussée de Brunehaut" qui reliait Saint-Satur à Orléans passait par Sury-en-Vaux. La première mention de la paroisse de Sury (Sariacum) date de 1145. Propriété du chapitre de Saint-Etienne de Bourges, la seigneurie de Sury s'agrandira en 1236 des possessions et droits de justice du chevalier Pierre de Livron. Les terriers mentionnent l'importance de ce fief dont la perception des dîmes concernait aussi les paroisses de Sainte-Gemme, Bué et Chavignol (Verdigny à partir du 16e siècle). Outre de nombreuses terres et vignes, grange aux dîmes, maison seigneuriale, plusieurs pressoirs et diverses propriétés bâties appartenaient aux chanoines de la cathédrale. Cette appartenance à l'Eglise de Bourges maintient le fief de Sury-en-Vaux en dehors des possessions du comté de Sancerre.
Pendant les guerres de religion et plus précisément le siège de Sancerre en 1562, il n'y eut pas de faits marquants concernant la paroisse de Sury. Artisans, commerçants, vignerons, laboureurs et notables participent à la relative prospérité de ce fief. Au 18e siècle quelques grands propriétaires terriens, personnages de la vie publique, firent bâtir des maisons d'agréments à Sury-en-Vaux : Marc-Paul Vivier, écuyer de Boisray, avocat au parlement et maire de Bourges fut l'un d'eux ; la famille Buchet fait partie aussi des familles de notables dont un des membres, Claude Buchet-Martigny, fut consul général en Belgique et conseiller général du canton de Sancerre dans les années 1850…


Plan du comté de Sancerre Extrait du plan du comté de Sancerre, conservé aux Archives Nationales

Ce plan, premier document cartographique connu du Sancerrois, a été réalisé en 1674 pour le prince de Condé, comte de Sancerre. La paroisse de Sury-en-Vaux ne dépendait pas du comté et seuls les villages les plus importants sont mentionnés.

La paroisse de Sury-en-Vaux comptait environ 1200 habitants à la fin du 17e siècle, chiffre confirmé par les registres paroissiaux. A cette époque, outre le bourg, la population était répartie dans les 13 villages, hameaux et moulins mentionnés dans ces registres. Un siècle plus tard, la population n'a que très peu augmenté (environ 100 personnes) : les conditions de vie particulièrement difficiles de cette période (petite glaciation, famines…) expliquent cette relative stagnation.


Carte de Cassini Extrait de la carte de Cassini, datée du milieu du 18e siècle.

18 toponymes apparaissent sur la carte de Cassini :
6 hameaux, 3 fermes et 9 moulins (6 moulins à eau et 3 moulins à vent).

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Jusqu'au milieu du 19e siècle vignerons et laboureurs de Sury-en-Vaux constituent l'essentiel de la population agricole de la commune. Une culture vivrière de faible rendement domine sur cette terre argileuse ou calcaire. L'exploitation de la vigne est traditionnelle mais ne compte que pour un tiers de la surface cultivée vers 1850 (255 ha). La qualité du vin est jusqu'alors assez médiocre. L'élevage ovin tient une place importante dans les revenus agricoles. Conformément à l'évolution générale de la démographie française à cette période, le nombre des habitants de Sury augmentera régulièrement passant de 1335 habitants en 1831 à 1822 habitants en 1886. Dans le bourg artisans et commerçants profitent de cette embellie : entre 1856 et 1866, 69 nouvelles constructions sont recensées dont 10 maisons à étage dans le bourg. L'école de garçons et la mairie seront construites en 1864. Des lieux-dits comme La Barondée et Saint-Louis apparaissent, les villages de Mainbré, des Vignes, de Chambre s'agrandissent. L'amélioration relative et fragile des techniques agraires des années 1870 sera mise à mal dix ans plus tard par les maladies de la vigne qui détruisent plus de 60% de la surface plantée sur la commune. La main d'œuvre nécessairement nombreuse dans ce secteur quitte la région : Sury perd près de 10 % de sa population (1767 habitants en 1891 et 1580 en 1896).


Carte d'état-major de 1847 Carte d'état-major de 1847

L’extension des villages est visible : Maimbré et le hameau d'Orléans, la Vallée, les Vignes. Le lieu-dit la Chapelle est nouveau. Les 6 moulins à eau existent toujours mais les moulins à vent n'apparaissent plus sur la carte.

Sury-en-Vaux aujourd'hui

Malgré la lente reconstruction de la campagne française au 20e siècle, Sury-en-Vaux consacrera son énergie à la reconquête de son activité viticole ancestrale, obtenant en 1936 la qualification en AOC de ses vins blancs. La polyculture existe encore et il faut attendre les années 1970 pour assister à une spécialisation de plus en plus marquée. La culture de la vigne représente aujourd'hui plus de 90% de l’activité agricole de Sury-en-Vaux. Seules deux exploitations pratiquant polyculture et élevage sont implantées sur la commune. Sury-en-Vaux compte 47 viticulteurs pour près de 300 hectares de vignes. Actuellement la courbe démographique de la commune de Sury-en-Vaux est positive, signe d'une dynamique retrouvée alliant tradition et modernité. La qualité des vestiges architecturaux qui fait le charme de cette commune rurale mériterait une mise en valeur plus approfondie, bénéficiant alors plus encore du rayonnement des flux touristiques de la région sancerroise.

Chronologie de l'implantation de l'habitat Chronologie de l'implantation de l'habitat (d'après les premières mentions d'archives et les sources cartographiques consultées)

Le nombre de villages ou hameaux dont l’implantation est médiévale est à souligner. Cette implantation est essentiellement à proximité des cours d’eau sur un territoire le plus souvent à caractère viticole. L’habitat disparu correspond à la destruction des moulins à vent, nombreux sur cette commune.

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Paysage
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Sur la commune de Sury-en-Vaux

• 50 Édifices repérés

• 18 édifices ou ensembles bâtis sélectionnés

• 6 objets mobiliers religieux sélectionnés

• 1 protection au titre des Monuments Historiques