Généralités

Village des Pascauds
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Le nom de Beaujeu n’est attaché à celui de Sens qu’à la fin du 16e siècle lors du transfert du siège de la seigneurie de Beaujeu, de la paroisse de Neuilly-en-Sancerre à celle de Sens. Mais ce n’est qu’en janvier 1790, lors de la création des communes, qu’elle prit officiellement le nom de Sens-Beaujeu.

Sens-Beaujeu fait partie, avec ses 21,5 Km2 de superficie, des vastes communes du canton de Sancerre. Elle est située au nord-ouest de celui-ci, dans une zone de transition entre le Pays Fort et le Sancerrois, à quelques encablures de la plaine champenoise. Son territoire de plateaux est largement entaillé par la rivière de la Grande Sauldre et son affluent le ruisseau de l’étang de Couët, formant des vallons humides au paysage encore bocager. Les bois, qui occupaient au 19e siècle 13% de la superficie communale, se concentrent à l’ouest sur le haut du plateau.
Cette commune non viticole est vouée à la polyculture (élevage et production céréalière) : son économie, comme d’ailleurs la forte dispersion de son habitat (80 lieux-dits dénombrés), la rattache donc davantage au Pays Fort qu’au Sancerrois.

Notes d'histoire…
Des vestiges archéologiques, découverts au 19e siècle au lieu-dit les Machins, attestent la présence d’une villa gallo-romaine  aux abords du tracé probable d’une voie reliant Saint-Thibault à Neung-sur-Beuvron. Des traces de construction romaine ont également été mises au jour à proximité du bourg de Sens.

L’histoire de cette paroisse est liée à celle de la famille de Sully, une des plus puissantes familles du Berry au 10e siècle :  une motte, encore visible sur le site appelé actuellement le Château de la Motte, a probablement été, au vu de ses vastes dimensions, le siège primitif d’une des branches de cette famille. Ce site porta d’ailleurs le nom de Motte-Sully mais fut abandonné comme siège principal vers 1280  lorsque Eudes III de Seuly devint seigneur de Beaujeu ; ses terres s’étendaient sur les paroisses de Sens, La Chapelotte et Neuilly-en-Sancerre. Sur cette dernière, il fit édifier un château ( site actuel du vieux Beaujeu) ; la seigneurie de Beaujeu était alors dans la mouvance de la baronnie de la Chapelle d’Angillon.
En 1556, Jean- Dumesnil-Simon, nouveau seigneur du lieu, déplacera le siège de sa seigneurie sur la paroisse de Sens en faisant construire une imposante demeure seigneuriale au bord de la Sauldre. La présence de cette châtellenie, dont dépendaient de nombreux fiefs, attira une population de notables et d’officiers dans le bourg de Sens. L’ancien cadastre garde d’ailleurs traces de vastes propriétés.

Sens-Beaujeu bénéficiait également de ressources naturelles variées : abondance des bois et de l’eau assurant le fonctionnement de 6 moulins dont l’un d’entre eux est attesté depuis le 13e siècle ; diversité des sols, riches en pierre à chaux, argile, marne et sable permettant l’installation de tuileries et de fours à chaux ; présence de fer, transporté vers les forges d’Ivoy- le-Pré, contribuant également à fixer une population d’artisans et de manoeuvres. Ainsi s’explique la relative prospérité d’un territoire pourtant essentiellement agricole, sans production viticole notable ; plus peuplée que les communes limitrophes, Sens-Beaujeu fut d’ailleurs un temps chef-lieu de canton.

Carte de Cassini
Extrait de la carte de Cassini, datée du milieu du 18e siècle.

La vallée de la Grande Sauldre et le versant est de la forêt de Beaujeu, à l’ouest de la paroisse, concentrent la majorité de l’habitat alors que le plateau à l’est est et restera vide de toute habitation.

Au 1er quart du 19e siècle, la reconstruction du château par la famille de Pommereau, alliée au comte de Chabrol-Crousol, ministre de la Marine et des Finances sous Charles X, et le soin porté à sa décoration intérieure, redonna à Sens-Beaujeu une nouvelle notoriété et attira commerce et artisanat.
Pourvue en prés naturels, la commune comptait en 1862 un cheptel bovin de près de 700 têtes et la plus grande superficie de terres cultivées du canton ; sa population atteignait d’ailleurs à cette époque près de 1500 habitants.

Chronologie
Chronologie de l'implantation de l'habitat (d'après les premières mentions d'archives et les sources cartographiques consultées)
Les implantations récentes restent exceptionnelles, en revanche quelques domaines comme la Métairie Picard, le moulin à vent des Bruyères et un petit habitat isolé ont complètement disparu
Sens-Beaujeu aujourd’hui
Si Sens-Beaujeu fut moins touchée que les autres communes sancerroises par la crise viticole de la fin du 19e siècle, l’exode rural et les deux guerres mondiales l’ont privée de plus de 1000 habitants en un siècle. Le remembrement foncier dans les années 1970 a modifié son paysage en supprimant des exploitations agricoles et des haies.
Sens-Beaujeu reste une commune agricole, vouée à la polyculture ; ses exploitations, aujourd’hui au nombre d’une douzaine, ont axé leur production sur l’élevage de charolais et de vaches laitières et 3 fermes conservent un important troupeau caprin, avec production de fromage de chèvre (en AOC Chavignol pour l’une d’entre elles).
C’est une des rares communes du canton dont la population augmente entre 1999 et 2002, sans atteindre toutefois la densité des communes viticoles alentours. Le maintien d’une classe primaire grâce au regroupement pédagogique avec les communes de Menetou-Ratel et Crézancy est un facteur de fixation de la population.
La variété des paysages et le charme encore bocager de la vallée de la Grande Sauldre contribuent également à l’attraction de cette commune

Silo
silo à l’entrée du bourg, témoin de la production céréalière de la commune

Sur la commune de Sens-Beaujeu

• 30 Édifices repérés

• 18 édifices ou ensembles bâtis sélectionnés

• 1 édifice protégé au titre des Monuments Historiques

• 7 objets mobiliers religieux sélectionnés