Plan d’après l’ancien cadastre de 1823 ; l’importance des parcelles de chenevière au cœur même du village est à souligner ; longeant le cours sinueux de la Vauvise, de nombreuses parcelles de prés, vergers et jardins ont laissé place aujourd’hui au canal et à la route qui le borde.
La superposition du cadastre ancien (1823) sur le cadastre actuel (1988) stigmatise la densité de l’habitat ancien encore existant avec un parcellaire qui a dans l’ensemble été peu modifié, exception faite des bords du canal.
Plan de situation d'après le cadastre de 1988. Pour accéder à un dossier, cliquer sur l'intitulé.
Désignation
Dénomination : village
Parties constituantes : église ; mairie ; école ; maisons ; établissements viticoles
Localisation
Références cadastrales : 1988 A2
Description
Construit à flanc de coteau, à quatre kilomètres au sud de Sancerre, le village de Ménétréol est bordé à l’est par la plaine alluviale de la Loire et depuis 1838, son extension est limitée par la présence du canal latéral à la Loire. Le village est structuré autour de deux axes perpendiculaires encore bien visibles : l’ancienne route de Sancerre à la Charité-sur-Loire, actuelle rue Basse, et la rue de l’Eglise que prolongeait le chemin vers le port de Tracy-sur-Loire. L’église paroissiale Saint-Hilaire est au cœur de ce village qui a conservé non seulement un parcellaire ancien, dense mais aussi un habitat vigneron très caractéristique. Des éléments architecturaux du 14e siècle, voire du 13e siècle, sont encore visibles. Hormis les villes de Sancerre et de Saint-Satur, Ménétréol est incontestablement le village du canton dont le patrimoine architectural est le plus riche. Son environnement également exceptionnel a contribué à son inscription au titre des sites protégés, le 28 décembre 1979.
Vues aériennes des années 1955-1962 ( Fonds Lapie)
Ensemble du site de Ménétréol
Historique
Siècle(s): 13e siècle ; 14e siècle ; 15e siècle ; 17 e siècle ; 18e siècle ; 19 e siècle ; 20e siècle
Commentaire historique : Au 13e siècle, l’abbaye de Saint-Satur installe un établissement agricole et confie à des convers le défrichement des terres et l’implantation de vignes. Un prieuré est alors fondé : il sera à l’origine du peuplement du village, d’où l’étymologie de son nom (Monasterellum, 1136, Monesterium, 1242). Les curés de Ménétréol auront d’ailleurs le titre de "prieur curé" jusqu’à la révolution.
En 1145, lors d’un conflit entre la papauté et les seigneurs laïcs locaux, le village est incendié. Cependant peu de temps après, l’octroi par le comte de Sancerre, Etienne Ier, d’une charte de franchise (suppression d’un certain nombre de droits banaux, liberté accrue, etc.) favorise le développement de ce village de vignerons.
La guerre contre les Anglais n’épargne pas le village de Ménétréol, pillé en 1364.
Au début du 16e siècle, le village retrouve un certain dynamisme : il compte alors environ 600 habitants : les vignerons, majoritaires, côtoient des représentants de la noblesse locale, des hommes de lois, des officiers comtaux et des artisans. Mais la fin du siècle est entachée par les guerres de religion particulièrement violentes en Sancerrois (les protestants de Sancerre brûlent, entre autres, les pressoirs et les granges de Ménétréol). L’épidémie de peste, récurrente, décime également la population comme sur l’ensemble du Berry.
Au cours des 17e et 18e siècles, la culture de la vigne assure cependant aux habitants de Ménétréol une relative aisance. Le village compte aussi nombre de drapiers, de mariniers et de commerçants. La vitalité de ce village est confortée en 1828 par la création du canal latéral à la Loire. La population atteint 922 habitants en 1891 mais la crise du phylloxéra fera chuter la population d’un tiers et la superficie de la vigne, de 108 hectares en 1879, passe à 45 en 1899.
La forte reprise de l’activité viticole dans les années 70 a peu bénéficié au village lui-même. Actuellement deux exploitants seulement habitent Ménétréol et si la présence du canal a favorisé l’essor économique de Ménétréol au cours du 19e siècle, elle contribue aujourd’hui à un certain déséquilibre écologique, perturbant l’écoulement des eaux de pluie. Le village est ainsi régulièrement envahi par des coulées de boue, provenant également d’un remembrement trop radical en 1967.
La conservation de l’habitat vigneron ancien reste donc très fragile.
Nature de la protection M.H. :
Site inscrit
Observation
Village riche d’un patrimoine architectural ancien mais fragilisé justifiant la création d’une ZPPAUP.
Date de l’enquête
2004
Comparaisons de cartes postales début 20e et vues actuelles
Vue prise de l’ancien chemin de halage
Vue prise du pont sur le canal, à l’entrée du village
Vue du bord du canal ; la comparaison entre les deux vues est particulièrement saisissante
Enfilade rue du viaduc et emprise de l’édifice d’art sur l’habitat environnant
Pont du moulin et début de la rue basse