Analyse de l’habitat

Sur les 169 maisons recensées par l’Insee en 1999, 16 édifices ont été sélectionnés lors de l’enquête menée en 2004 par le service de l’Inventaire et une soixantaine d’édifices repérés. Les édifices non pris en compte sont soit postérieurs aux années 1950, limite chronologique imposée dans le cadre de cette étude, soit trop transformés pour être analysables ; c’est le cas le plus fréquent à Ménétréol ; nous avons donc privilégié le repérage cartographique.
En 1823, on dénombrait déjà 155 maisons dans le village et 172 nouvelles habitations sont répertoriées entre 1823 et 1861 : augmentation que l’on n’observe pas dans les autres villages ruraux du canton à cette époque.

Les grandes caractéristiques de l’habitat

Il s’agit d’un habitat presque exclusivement regroupé dans le village ; on ne peut que mentionner 2 lieux dits habités dans le Val et un habitat relativement récent (exception faite du prieuré Sainte Marie), le long de la route Sancerre –La Charité, au sud du village.

Cet habitat aggloméré est particulièrement dense : les maisons bordent les rues principales où se regroupent autour de cour, accessible sur rue par un porche. Ils étaient encore nombreux au siècle dernier mais tendent à disparaître (fig. 1 et 2). En revanche les ruelles perpendiculaires aux rues principales sont mieux conservées.
La densité de cet habitat donne encore à ce petit village rural une apparence de ville.

Porches
Fig. 1 et 2

Ce caractère urbain est conforté par l’importance des maisons à étage. Ces maisons, en majorité, datent de l’essor du bourg dans la 2e moitié du 19e siècle ou le début du 20e siècle (fig. 3) mais certaines sont beaucoup plus anciennes, elles sont en partie datables du 15e ou du 16e siècle. Elles sont à pignon sur rue avec des tourelles d’escalier (fig. 4) ; ces importantes maisons appartenaient à une bourgeoisie aisée ou à des membres de familles nobles locales qui possédaient une demeure dans le village. Quelques maisons conservent même des éléments architecturaux qui permettent de les dater du 14e siècle, témoins de la vitalité du village à cette époque (fig 5 et 6).

maisons à étage
Fig. 3 et 4

Éléments architecturaux
Fig. 5 et 6

Ménétréol est cependant avant tout un village de vignerons. Les caractères propres de cet habitat sont encore prégnants : logis à l’étage, accessible par un escalier en pierre donnant sur la rue (fig 7) et cave en rez-de-chaussée dont la porte est souvent aménagée dans la maçonnerie de l’escalier (fig. 8 et 9). Malheureusement le béton a souvent remplacé la pierre.

Caves en rez-de-chaussée
Fig. 7, 8 et 9

Cœur économique de la maison du vigneron, le cellier (une cinquantaine fait l’objet d’une imposition fiscale en 1823) est souvent voûté (fig. 10) et les portes d’accès, bien appareillées, sont en arc plein cintre (fig. 11, importante maison de vigneron aujourd'hui détruite). Au début du 19e siècle, la densité était telle que parfois une famille occupait le rez- de- chaussée et une autre l’étage.

Cellier et maison
Fig. 10 et 11

Si la construction en maçonnerie de moellons calcaire avec encadrement en pierre domine aujourd’hui, l’habitat en pan de bois existait avant le 19e siècle comme l’attestent deux maisons dans le haut du bourg (fig. 12). Les toitures sont encore en tuile plate.

Cet habitat ancien est cependant en cours de dégradation. La population vigneronne, ayant depuis longtemps déserté le village, la spécificité de cet habitat disparaît peu à peu.

Habitat en pan de bois Fig. 12

Liste des édifices repérés