Avec 28 km2 de superficie Menetou-Râtel fait partie des communes les plus étendues du canton. Elle est située dans la zone de transition entre le bocage du Pays-Fort au nord, la plaine champenoise au sud-ouest et le vignoble sancerrois au sud-est. Le point culminant domine à 375m au lieu-dit la Montagne des Marnes au nord-ouest de la commune. Trois ruisseaux prennent leur source sur le territoire : la Balance, le Couët alimentant l'étang du même nom et la Salereine. Plusieurs mares et sources complètent le réseau hydrographique. Le paysage de Menetou-Râtel se caractérise par un relief complexe de collines verdoyantes, de petits vallons cultivés où persiste un bocage de haies discontinues et de boqueteaux encore peu modifié par le remembrement.
Notes d'histoire…
Les fouilles archéologiques de la fin du 19e siècle et du 20e siècle ont mis au jour les vestiges d'une occupation importante du territoire à l'époque gallo-romaine (Moulin de Couët, Grenouillère, Outreville). Plusieurs siècles plus tard, ce sont les archives de 1107 (bulle pontificale) qui mentionnent pour la première fois la paroisse de Menetou (Monastellione) dédiée à Saint-Martin et dépendante du monastère bénédictin de la Charité-sur-Loire. Le prieuré, attesté en 1194, est également sous la tutelle de l’abbaye. Au 13e siècle (1249) suite à différents pillages et exactions commis par Eudes II de Sully, seigneur de Beaujeu, et ses hommes, une transaction, suivie du paiement d'indemnités, intervient entre Eudes et Jean, prieur de la Charité, afin de répartir officiellement les droits de justice sur les terres des uns et des autres. Un siècle plus tard, la guerre de Cent ans et son cortège de disettes laisseront les campagnes dépeuplées, dans un état de délabrement général.
Il faut attendre le 18e siècle pour constater une augmentation sensible de la population de la paroisse. Les premiers recensements de l'an II (1793) comptent 1035 habitants. Les contraintes géographiques imposées par le relief de collines ont favorisé l'implantation d'un habitat dispersé (plus de 30 lieux-dits). Celui-ci se compose de petites fermes ou maisons avec jardin potager et verger, habités par des cultivateurs, journaliers et quelques vignerons. En effet, au 19e siècle, si la vocation agricole de Menetou est essentiellement tournée vers la culture vivrière et l'élevage, une quarantaine d'hectares de vignes est cultivée à l'est de la commune, sur une multitude de petites parcelles (lieu-dit les "Vignes de Menetou", proche de Maubois, à l'est des Rossignols et au Petit Chaudenay). Il faut noter aussi l'importance des chènevières : le travail du chanvre et le tissage du lin étant des activités complétant celles des champs.
L'embellie économique de la seconde moitié du 19e siècle est comparable à l'essor des communes voisines : la population augmente de près de 400 habitants entre 1841 et 1872 (1452 habitants). Cette main d'œuvre agricole participera au développement d'une polyculture vivrière ; les terres sont exploitées par les propriétaires eux-mêmes, ou bien tenues en fermage. L'utilisation de la marne, engrais naturel produit localement (Montagne des Marnes), dispensera les agriculteurs de l'achat de chaux, qui au 19e siècle constituait l'amendement principal dans la région. En 1896, 2391 hectares de terres sont classés comme terres arables, soit 95% de la surface de la commune. La fertilité des terres garantit à la population une aisance économique relativement plus élevée que celle des communes viticoles voisines.
![]() Agrandir la carte | ![]() | Chronologie de l'implantation de l'habitat (d'après les premières mentions d'archives et les sources cartographiques consultées) L’habitat de Menetou-Râtel est dispersé : les sites sont nombreux mais le sud de la commune accidenté et boisé est resté inoccupé. Menetou n’a toutefois jamais eu la densité de population que l’on a pu constater depuis le Moyen Age sur les paroisses viticoles du Sancerrois. L’habitat est cependant ancien : 8 sites au moins sont attestés au 13e siècle. Il y a peu de nouveaux sites au 19e siècle, en revanche certains lieux-dits se sont densifiés au cours de ce siècle, ainsi la Forêt Gasselin, simple ferme au 18e siècle regroupait une quarantaine de maisons au 19e siècle. Les disparitions récentes sont soit d’anciens moulins à vent, soit de petites locatures apparues lors des derniers déboisements du 18e siècle. |