Généralités

Village des Pascauds
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La commune de Jalognes est située à la limite du Sancerrois et de la Champagne berrichonne. D'une superficie de 2810 ha, elle est une des plus vastes du canton. Son paysage alterne des zones d'anciens bocages boisés au nord et des espaces de champs ouverts au sud. Le terrain, calcaire sur couche profonde d'argile, est abondamment irrigué par de nombreux ruisseaux qui prennent leur source sur la commune : la Jalognes, la Benelle, la Chanteraine (source des Fontaines à Pesselières). Ils s'écoulent vers l'est pour rejoindre la rivière de la Vauvise qui se jette dans la Loire à Saint-Thibault. Cet important réseau hydraulique favorisait, jusqu'au milieu du 20e siècle, la permanence de zones marécageuses (La Bannie, Chanteraine) maintenant asséchées. C'est à l'ouest, en limite de commune de Veaugues, que l'altitude est la plus élevée (241 m), dans la vallée de la Jalognes l'altitude n'est plus que de 193 m (bourg de Jalognes).

Notes d'histoire…
Quelques traces d'une occupation humaine jalonnent le territoire depuis la période paléolithique jusqu'à l'époque gallo-romaine : outils primaires, dolmens, tombeaux et surtout le tracé encore visible de l'ancienne voie romaine menant de Bourges à Auxerre séparant Jalognes de la commune de Veaugues au nord-ouest.
La première mention du nom de Jalognes (Jalonia) date de 1136, période de création d'une paroisse dépendant de l'abbaye de Saint-Satur. La seigneurie de Jalognes, possédée par la famille de Culan au 15e siècle, n’a laissé aucun vestige bâti dans le bourg, néanmoins le plan cadastral de 1823 montre une disposition circulaire autour de l'église qui pourrait faire penser à l'implantation ancienne d'une enceinte médiévale. Cette seigneurie passera au 17e siècle entre les mains des maîtres de Pesselières, la famille de la Porte. La seigneurie de Pesselières relevait du comté de Sancerre et ses seigneurs avaient le titre de maréchaux du comté.
Dès le 12e siècle les seigneurs de Pesselières firent bâtir une chapelle autour de laquelle s'établit une population qui peu à peu deviendra plus importante que celle du chef-lieu paroissial, grâce à l'établissement de quatre foires annuelles. Une des paroisses rurales les plus peuplées de cette région au 16e siècle (près de 650 habitants), Jalognes verra sa population décroître de moitié au cours des 16e et 17e siècles, signe des conflits armés et de la généralisation de la pauvreté à cette époque.

Plan du comté
Extrait du plan du comté de Sancerre, conservé au château de Chantilly

Ce plan, a été dessiné par Nicolas Lallemant, dans les années 1670, pour le prince de Condé, comte de Sancerre. La majorité de l’habitat est regroupée, les fermes isolées comme Faulin et les Margots sont exceptionnelles. La densité du village de Pesselières, bénéficiant de la présence du château, est à remarquer alors que le chef- lieu paroissial ne se compose que de quelques maisons implantées autour de l’église.
Carte de Cassini
Extrait de la carte de Cassini, datée du milieu du 18e siècle.

L’habitat se concentre majoritairement dans les vallées herbeuses où coulent les ruisseaux qui actionnent les roues de 3 moulins (le moulin de la Bannie est indiqué mais son nom a été omis); 2 moulins à vent, non mentionnés sur cette carte, relaieront, l’été, les moulins à eau, rendus inactifs par le niveau trop bas des cours d’eau.
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Une description de 1755 compte 300 habitants sur la paroisse, répartis dans le bourg, les 6 villages et les nombreux domaines (8) qui jalonnent le territoire. A la fin du 18e siècle, Jalognes bénéficie du rayonnement de Veaugues, alors chef-lieu d'un éphémère canton (1790 – an IX (1801)) : la population atteint alors plus de 500 habitants. A la Révolution, la seigneurie de Pesselières est démembrée : le château sera acheté par le maire de Jalognes et la chapelle Saint-Clair sera transformée en grange.
Tout au long du 19e siècle, l'activité économique reste traditionnelle : agriculture vivrière, élevage, bois, vigne ; la propriété foncière est extrêmement morcelée. L'augmentation de la population est particulièrement sensible après 1870 (surtout dans les écarts et domaines) échos du renouveau économique du dernier quart du 19e siècle : le défrichage, imposé par les nouveaux modes de cultures, favorise l'utilisation d'engrais et la production rentable de céréales qui deviendra la principale ressource de la commune.
Pesselières ne comptait que 24 maisons en 1823 mais 57 en 1891, date à laquelle sa population atteint 222 habitants. La population totale de la commune atteint 900 habitants à cette date. On construit des lavoirs (1885), une première école (1896), une nouvelle église (1870). De par sa position de carrefour sur la route de Groises à Veaugues, l'habitat du bourg se modifie : les nouvelles maisons sont vastes, à étage, avec un rez-de-chaussée à usage commercial. Le chemin de fer économique Argent - La Guerche passe par Jalognes.
Malgré ce relatif essor, le niveau de vie à Jalognes reste médiocre. Il faut attendre les années 1950 pour assister à une réelle amélioration.

Chronologie Chronologie de l'implantation de l'habitat (d'après les premières mentions d'archives et les sources cartographiques consultées)

Exception faite du hameau des Averdines, disparu au cours du 19e siècle, la permanence des sites habités est à relever; l’habitat isolé qui apparaît au cours du 19e siècle se compose de domaines, satellites de hameaux existants (La Pomératrie près de Faulin, Les Petites Fontaines près de Pesselières et Monpiton près du bourg) ou installés dans des zones nouvellement défrichées comme Palais ou la Pontonne.
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Jalognes aujourd’hui
La richesse économique de la commune reste essentiellement agricole, la vocation céréalière des cultures s'est confirmée. Néanmoins, signe de la stagnation de l'économie rurale à la fin du 20e siècle, plus de 60% de la population active réside à Jalognes mais travaille dans un autre centre d'activités. La commune de Jalognes compte aujourd'hui 271 habitants. Le village de Pesselières demeure le centre traditionnel des rassemblements marchands : la foire annuelle du mois de juin reste très populaire et attire des milliers de visiteurs. Il faut saluer et soutenir aujourd'hui l'initiative de personnes sensibles à la richesse de l'héritage rural de ces lieux, proposant des projets de développement culturel autour de l'huilerie encore en activité et de l'ancien atelier de sabotier, situés tous deux dans le village de Pesselières. Ce pays "terrien", où dominent les larges étendues de terres labourées traversées de vallées boisées, offrira pour des longues années encore une grande impression de calme et de stabilité.




Sur la commune de Jalognes

• 32 Édifices repérés

• 22 édifices ou ensembles bâtis sélectionnés

• 9 objets mobiliers religieux sélectionnés

• 1 pressoir à fruits

• aucune protection au titre des Monuments Historiques