Généralités

Au centre, le hameau des Rames.
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Une des plus petites communes du canton avec 8,44 km2, Gardefort est un territoire faiblement vallonné, de champs ouverts que domine au centre le bois de Gardefort. Le Bois du Coudray et le bois de la Vallée de Tremble ferment l'horizon au nord ouest et au sud est.
La nature du sol calcaire et argilo-calcaire avec quelques affleurements de silex est propice aux cultures céréalières mais ne retient pas l'eau en surface : aucun cours d'eau n'irrigue d'ailleurs les terres de Gardefort. Il existe néanmoins un réseau souterrain alimentant puits et sources autour desquels se sont implantés les hameaux.

Notes d’histoire…

Si le territoire de Gardefort a gardé des traces de l’occupation romaine (villa gallo-romaine près de La Folie) c'est au 11e siècle, lorsque les comtes de Champagne reprennent en main la région que Gardefort entre dans l'histoire : une enceinte castrale est alors construite à 800 m au sud du village actuel : les fossés en sont encore visibles. Quant à la paroisse de Gardefort dont le nom primitif était Asnière, elle est attestée en 1139 (bulle confirmant l'église Saint Martin d'Asnière à la nomination du chapitre de Sancergues).
A la fin du 12e siècle, le siège primitif des seigneurs de Gardefort est abandonné au profit d'une résidence, semble-t-il non fortifiée, près de l'église paroissiale. Il faut attendre la fin du 15e siècle pour trouver mention de "maison forteresse". Philippe de Molins, originaire du Bourbonnais et seigneur de Gardefort entre 1411 et 1454 a probablement fait construire cette maison forte. En 1623, il est fait mention d’un « chastel et maison seigneuriale » et le plan du comté de Sancerre de 1674 en révèle l'importance ; en 1780, la seigneurie, divisée, est cédée au comte de Sancerre.


Extrait du plan du comté de Sancerre,
conservé au château de Chantilly
Ce plan, a été dessiné par Nicolas Lallemant, dans les années 1670, pour le prince de Condé, comte de Sancerre.
La paroisse encore nommée « Gardefort ou Asnière » présente un habitat relativement peu dense, regroupé dans le bourg et dans le hameau de Marolle au sud. Le château de Gardefort est curieusement situé nettement à l'est du bourg alors que les quelques vestiges conservés l'indiquent aux abords immédiats de l'église. Il est décrit avec précision dans l’Aveu et dénombrement de la seigneurie par Esme Gressin en 1679 :
« …maison seigneuriale de Gardefort, proche l’église dudit lieu, qui consiste en un grand corps de logis,(…), boullangerye, jardin, grange, escurye, pressouer à faire vin, collombier à pied, bergerye, une grande cour, grenier, cave, le tout couvert de tuille et aissil et une tournelle couverte d’ardoises servant d’escallier le tout clos et fermés de murailles contenant deux arpents ou environ… »
Le nom d'Asnière a disparu de cette carte mais "la motte" représentée au nord du village n'évoquerait-elle pas la motte d'Asnière, mentionnée dans les textes d'Archives jusqu'en 1411 ?
Extrait de la Carte de Cassini,
datée du milieu du 18e siècle
La vie économique de Gardefort était exclusivement agricole : au 19e siècle, l’élevage et la culture sont des activités à peu près équilibrées : il s'agit bien d'un territoire de transition entre le Sancerrois et la Champagne berrichonne. Il est consacré aux labours, aux prés et aux bois, l’élevage des moutons est assez important. Jusqu’au milieu du 20e siècle, la propriété foncière est soumise au régime de la petite propriété : en 1940, on dénombre encore 160 propriétaires de moins de 10ha (faire valoir direct) ; la grande propriété est quasiment inexistante.
«La Rue des Berteaux» mentionnée sur la carte de Cassini, est intégrée géographiquement au village, mais apparaît toujours dans les tableaux de recensement du 19e siècle en tant que lieu-dit distinct.
Un moulin est signalé dans le bourg et la tuilerie de la Folie fonctionnera jusqu’à la fin du 19e siècle.
Carte d’Etat-major de 1847
La population se compose de petits propriétaires cultivateurs, d’ouvriers agricoles (souvent forestiers l’hiver) et de quelques vignerons. La production viticole, essentiellement destinée à la consommation familiale, n’apparaît pas toujours dans les statistiques agricoles. En 1921 il n’y a d'ailleurs plus de vignerons. La vigne a aujourd’hui complètement disparu du territoire. Signe de la faible activité économique de la population locale, le village de Gardefort ne sera jamais pourvu des commerces de premières nécessités.
Avec le bourg, les hameaux de Marolles et des Rames sont les plus peuplés de la commune. La population de Gardefort s’accroît lentement entre 1826 et 1891 passant de 279 à 404 habitants, effet démographique temporaire dû à la construction de la ligne de chemin de fer Bourges - Cosne-sur-Loire. En 1896, date de la mise en service de la voie ferrée, Gardefort perd plus de 50 de ses habitants!
La construction d’un nouvel habitat, particulièrement sensible entre 1840 et 1890, sera stoppée par l'exode rural qui entraîne dès la fin du 19e siècle une constante décrue de la population. Le hameau des Châtaigniers qui comptait 7 maisons en 1872 n’en a plus qu’une en 1936.

Gardefort aujourd’hui…

Actuellement de 107 habitants, la population de Gardefort est regroupée pour 50% dans le bourg, le reste est réparti dans les hameaux. Les maisons du 19e siècle sont transformées ou agrandies, quelques maisons neuves sont construites à partir des années 1970 (le bourg, les Rames). La densité de population est de 13 habitants au km2, chiffre proche de celui des communes voisines du sud du canton (Feux et Jalognes).

Sur la commune de Gardefort

• 35 Edifices repérés

• 7 Edifices ou ensembles bâtis sélectionnés

• 3 Objets mobiliers religieux sélectionnés

Aucune protection au titre des Monuments Historiques


Chronologie de l'implantation de l'habitat
(d'après les premières mentions d'archives et les sources cartographiques consultées)
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Bâtiments agricoles en limite de commune, au hameau de Marcy.