Généralités

Vue aérienne, au sud le hameau de Prévent.
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La commune de Couargues, d’une superficie de 1.162 ha, se situe au sud-est du canton de Sancerre et fait en totalité partie de la plaine alluviale du Val de Loire.
Elle offre un étonnant paysage sans aspérité souvent noyé de brume, où les limites entre lagunes et terres cultivées semblent incertaines. Quelques taillis couvrent les sols sableux des îlots mouvants et inondables de la Loire.

Notes d’histoire…

Au 12e siècle, la forêt, encore omniprésente, laisse place à quelques clairières dont l’une permettra au bourg paroissial de se développer. Les défrichements du siècle suivant favorisent l’installation d’une population attirée par la fertilité de terres, amendées par les crues de la Loire. La paroisse de Couargues est d’ailleurs relativement peuplée à la fin du Moyen Age.

Ce plan, premier document cartographique connu du Sancerrois, a été réalisé en 1674, pour le prince de Condé, comte de Sancerre. Il indique assez clairement l’importance des hameaux et la relative densité des chemins.
Extrait du plan du comté de Sancerre, conservé aux Archives Nationales
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La paroisse de Couargues dépendait de la juridiction de la seigneurie de Vèvre puis de celle de la Grange, à Saint-Bouize. Durant les conflits armés qui agitent le pays aux 14e et 16e siècles (guerre de Cent-Ans et guerre de religion), le château de La Grange à Saint-Bouize sert de refuge aux paysans et troupeaux de Couargues.
Mise à mal par ces conflits politiques, la seigneurie de la Grange se relève toutefois au 17e siècle. La construction d’un nouveau château, la réfection des chemins rendent attractifs les lieux : en particulier sur la paroisse de Couargues, on dénombre 13 nouvelles implantations, dont nombre de locatures et domaines appartiennent au seigneur de Saint-Bouize.

Le 18e siècle débute par une crise économique qui perdurera dans la contrée jusqu’au 2ème quart du 19e siècle. A la Révolution, la plupart des bâtiments d'exploitations menace ruine, les chemins de communication sont dans un état pitoyable, le revenu des paysans est au plus bas. Les crues de la Loire, endémiques, aggravent encore la situation (entre autres, celle de 1744 fut particulièrement dévastatrice). L’église de Couargues est dans un tel état de dégradation qu’elle sera démolie peu de temps après son rachat comme bien national.

Ce plan indique l’ancienne route de Sancerre à La Charité qui longeait le fleuve et servait de chemin de halage. Par endroit, des levées sont signalées mais elles ne furent jamais continues, les paysans de Couargues s’opposant à leur édification ! Il faut noter également l’existence d’une "grange aux moines" qu’une crue de la Loire a dû emporter à la fin du 18e siècle.
Extrait de l’Atlas de Trudaine (route de Paris à Bourbon- l’Archambault, passant par La Charité-sur-Loire), milieu 18e siècle, conservé aux Archives Nationales.

Extrait de la Carte de Cassini, datée du milieu du 18e siècle
Au début du 19e siècle, la population constituée en grande majorité de laboureurs (Couargues est peut-être la seule commune du Sancerrois à n’avoir jamais cultivé de vigne) n’est plus que de 290 habitants. La révolution agricole du 2ème quart du 19e siècle, énergiquement soutenue par le comte de Montalivet, propriétaire du château de La Grange, donnera à l’économie rurale locale de nouvelles perspectives. Marécages, "patureaux" et saulaies laissent place aux plantes fourragères et aux cultures céréalières et malgré les crues dites décennales de la Loire (1846, 1856 et 1866), souvent meurtrières, la population augmente de façon significative et atteint 470 personnes en 1878.
La création du canal latéral, ouvert en 1838 a incontestablement assaini les terres de Couargues dont les limites communales à l'ouest ne sont qu'à quelques distances de cette voie d'eau.
Carte d Etat-major de 1847

Couargues aujourd’hui

Couargues compte 228 habitants. La population a diversifié ses secteurs d’activité : seuls quelques agriculteurs exploitent la terre ; les actifs travaillent dans les usines ou services des agglomérations urbaines voisines. Les 2/3 de la population sont cependant retraités…

L’habitat, essentiellement groupé en hameaux, se répartit sur une étroite bande légèrement surélevée mais se concentre plus particulièrement au sud de la commune aux Coques, aux Maisons Rouges, à Prévent et aux Vallées, autrefois lieu de départ des bacs pour Pouilly, remplacés par un pont en 1902.
Cet habitat n'a pas conservé de bâtiment antérieur au 19e siècle, les inondations répétitives ayant eu raison des constructions anciennes.


Logis et grenier à grain à la Métairie d'en bas
Si l'implantation de l'habitat ne semble pas ou peu dater du Moyen- Age (du moins d'après les mentions archivistiques connues), tous les hameaux ou domaines sont antérieurs au 19e siècle ; en revanche, ils se sont étoffés au cours de ce siècle.

Chronologie de l'implantation de l'habitat
(d'après les premières mentions d'archives et les sources cartographiques consultées)

Sur la commune de Couargues

• 55 Edifices repérés

• 7 Edifices ou ensembles bâtis sélectionnés

Aucune protection au titre des Monuments Historiques