Analyse de l’habitat
Sur les 158 maisons recensées par l’Insee en 1999, 55 ont été repérées ou sélectionnées lors de l’enquête menée en 2002 par le service de l’Inventaire. Les 103 édifices non pris en compte sont soit postérieurs aux années 1950, limite chronologique imposée dans le cadre de cette étude, soit trop transformés pour être analysables, soit non visibles lors de l’enquête.
D’après l’Insee, plus de 68% du parc bâti est antérieur à 1915.
Si l’habitat de Couargues est majoritairement antérieur à la première guerre mondiale, il ne date que du 19e siècle, à quelques rares exceptions près. La succession des crues a eu raison des constructions d’autant que ces dernières étaient des plus modestes, édifiées de façon précaire. Il suffit de lire la description qu’en fait le comte de Montalivet autour de 1817 dans « Un heureux coin de terre » : « presque toutes les habitations et les écuries sans exception étaient couvertes en chaume, aucune ne l’était en ardoises ; les portes étaient basses, les plafonds peu élevés, les fenêtres, une seule presque toujours, étaient très étroites comme si on avait peur de l’air et du soleil… »
L’habitat repéré, voire sélectionné, est donc un habitat qui date de l’essor économique des décennies qui ont suivi la création du canal latéral (1838).

(1)
Les fermes isolées au cœur de vastes domaines sont très peu nombreuses car la petite exploitation agricole dominait sur Couargues.
Ces fermes, regroupant autour d'une cour bâtiments d'exploitation et habitation (type " ferme à cour ouverte"), ont conservé pour deux d'entre elles une grange dont la silhouette est typique des granges du Sancerrois. Ces granges, servant également d'étables avec une division tripartite de leur espace intérieur, se distinguent par d'impressionnantes charpentes sur poteaux. Leur entrée est en pignon par une porte charretière couverte d'un arc plein cintre ou segmentaire (1). Ces bâtiments méritent d'être conservés.

(2)

(3)

L'habitat est en fait regroupé en hameaux et se compose essentiellement de fermes, type " bloc à terre" (logis et bâtiments d’exploitation sous un même toit) (2) ; près de la moitié des édifices repérés appartient à ce type. Il s’agit de bâtiments relativement hauts pouvant atteindre 25 à 30 m de long ; les greniers sont vastes, accessibles par des portes situées au-dessous des corniches (les lucarnes passantes sont rares). L’espace ainsi réservé aux récoltes et fourrages laisse supposer une certaine prospérité agricole dans la 2e moitié du 19e siècle. Dans certains domaines, on constate même des bâtiments à double niveau de grenier (La Martinaterie, La Métairie d’en bas). Le traitement des façades est relativement stéréotypé mais toujours soigné (3) (4). Ces fermes sont souvent en retrait par rapport aux voies de circulation et même souvent perpendiculaires à ces dernières.


(4)

(5)
(4) Grange étable indépendante datée de 1863, typique des mises en œuvre locales : construction en moellons de calcaire, chaînage en harpe et arc segmentaire couvrant la porte charretière ; le toit est à longs pans, sans croupe ; les couvertures en ardoise ou en tuile mécanique comme sur cette grange ont remplacé pour un tiers les couvertures en tuile plate plus traditionnelles

(5) Ferme "bloc à terre"

Sur cette commune exclusivement agricole, la maison de bourg sans étable ou grange est presque inexistante et les maisons à étage repérées ne sont qu’au nombre de 8. Comme sur les autres communes du canton le type le plus ancien est la maison élémentaire à une seule pièce. Quelques exemples sont antérieurs au 19e siècle mais ont subi des modifications au cours de ce siècle. Le logis, à deux pièces à cheminée domine largement ; il correspond au modèle des constructions de la 2e moitié du 19e siècle, période qui regroupe la grande majorité de l'habitat sur Couargues. (5)
> liste des édifices repérés
> retour <