Généralités

Village des Pascauds
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Bannay, commune du Pays Val-de-Loire Sancerrois s'étend sur 2525 hectares et forme la pointe nord-est du canton de Sancerre. Le canal latéral à la Loire et la route départementale matérialisent la limite entre les zones d'alluvions à l'est et le versant de la vallée de la Loire à l'ouest. Le tiers sud-ouest du territoire est occupé par l'imposant massif forestier de Charnes d'une superficie de 950 hectares. Au nord-ouest, on aborde l'extrémité de la plaine ouvrant sur le Pays Fort.

Prairies et ruisseaux
Les zones d'alluvions s'étendent du nord au sud de la commune formant un paysage remarquable où se mêlent cultures, prairies et ruisseaux bordés de saules et de peupliers.
Vallée de la Belaine
La vallée de la Belaine en limite du bois de Charnes.

Notes d'histoire…

Les sites d'implantation gallo-romaine sont nombreux (Bois de Charnes, la Motte, Monte Conor, le Rochoir), mais le plus exceptionnel est situé au sud du bourg actuel près de l'école. Ce sont les vestiges de l'antique "Balneum" (fouilles d’une importante villa dans les années 1970 ).

Si les origines de la paroisse de Bannay et l’histoire de ses fiefs sont mal connues, la fondation par Etienne de Sancerre du prieuré Grandmontain de Charnes est bien attestée en 1167 et confirmée par l'abbé de Saint-Satur en 1173. Dès le 13e siècle, une partie du Bois de Charnes comme la Garenne située sur "l'île Mineure", sont des réserves de chasse des comtes de Sancerre. Autre source de revenu pour les comtes : la vente des bois qui, au 14e siècle, contribuera au financement des troupes pour mener la guerre contre les Anglais. En 1562, les protestants ruinent l'église paroissiale et le prieuré de Charnes : celui-ci ne sera jamais relevé.

La première mention connue de la paroisse Saint-Julien de Bannay date quant à elle de 1261 : elle est sous le patronage du chapitre de Saint-Martin-de-Tours ("Banneyum"). La paroisse est affranchie en 1298 par Etienne, comte de Sancerre, et annexée au comté en 1467. L'église Saint-Julien et les terres que le chapitre de Saint-Martin-de-Tours possède à Bannay, ainsi que le fief de Mont-Beaufray (Beaufroid), mouvant du comté de Sancerre, sont vendus à Jean de Givry, officier de François Ier, au début du 16e siècle. La famille de Givry acquiert également le fief de la Grande Maison, mouvant de la Châtellenie des Aix d'Angillon, en 1660. Le fief de Bussy, dont l'origine remonte peut-être au 15e siècle (garde écossaise de Charles VII), appartient, en 1735, à la famille Jolly de Bussy, seigneur de Marton, Monte Conor et autres lieux.

Plan du comté
Extrait du plan du comté de Sancerre, conservé au château de Chantilly

Ce plan, a été dessiné par Nicolas Lallemant, dans les années 1670, pour le prince de Condé, comte de Sancerre
Seul le domaine de "Rochoy" ne fait pas partie du comté : il dépend de l'abbaye de Saint-Satur. Dès le 13e siècle, les abbés tirent un bon revenu des viviers et saulaies du "Val du Rochoy". Les moulins Deza et Granger, sans être nommés, figurent sur le plan le long de la Belaine.
Carte de Cassini
Extrait de la carte de Cassini, datée du milieu du 18e siècle.

La carte dite de Cassini, établie vers 1750, atteste un nombre important de hameaux, au nord de la Belaine. En revanche, le Bois de Charnes occupe tout le tiers sud-ouest de la paroisse, ne laissant l’implantation de domaines qu’à sa périphérie.

Outre les fiefs et domaines, propriétés seigneuriales, sept villages regroupent la population de la paroisse. Le nombre d'habitants reste pourtant très faible : à la fin du 18e siècle Bannay fait partie des paroisses les moins densément peuplées du comté (un peu moins de 4 habitants au km²). L'économie est exclusivement rurale : la plaine, au nord-ouest, est composée de terres labourables et les terres d'alluvions, à l'est, régulièrement inondées, sont vouées aux prés et pâtures. La vigne cultivée sur de très petites parcelles est à usage essentiellement domestique et ne constitue pas un secteur d'activité reconnu sur cette paroisse : on la trouve plus particulièrement près du village des Chigots. Jusqu'au milieu du 19e siècle, laboureurs, métayers, tisserands (les chènevières sont omniprésentes), constituent la population de la commune ; les grands propriétaires habitent le plus souvent en ville.
Le niveau de vie est néanmoins très médiocre et il faut attendre le milieu du 19e siècle pour assister à une réelle évolution.

Bannay subit alors des transformations profondes : l'aménagement de la route départementale 955 entre 1820 et 1840, associé au percement du canal latéral à la Loire, mis en service en 1838, et la création de la ligne de chemin de fer Bourges-Cosne-sur-Loire, terminée en 1893.
La nouvelle route sera construite le long du canal latéral à la Loire, délaissant le tracé du "grand chemin de Sancerre à Léré" qui passait par le gué du Rochoir (sur le Ru), le Beaufroid, le bourg, Boisrond, les Chigots et Bussy.
Le canal latéral à la Loire prendra le relais de la navigation sur le fleuve qui cessera dans les années 1840. Sa construction contribuera à l’essor économique de la commune : sa population totale passera de 644 habitants en 1831 à 946 en 1861. Cette croissance démographique atteint son point culminant en 1891 avec 1332 habitants : la construction de la voie ferrée, avec son arrêt au nord du bourg, sera aussi un des facteurs de croissance. Bannay bénéficie surtout, dès cette période, de la proximité de Cosne-sur-Loire (Nièvre), pôle d'attraction industriel et marchand.


Chronologie de l'implantation de l'habitat (Agrandir)
Chronologie de l'implantation de l'habitat (d'après les premières mentions d'archives et les sources cartographiques consultées)

Bussy et Monte Conor, qui parfois se confondent (carte du comté), le bourg de Bannay et les domaines de Rochoir et de Beaufroid sont les lieux habités les plus anciens (à partir du 13e siècle). Faute de documents d'archives sur la plupart des lieux-dits, l'habitat est surtout attesté grâce aux cartes (plan du comté de Sancerre, 17e siècle, carte de Cassini, 18e siècle). Il n'y a qu'un nouveau site au 19e siècle, en revanche certains lieux-dits se sont densifiés, particulièrement le long de la nouvelle route départementale et aux Fouchards, limitrophe de la commune de Boulleret.
Bannay aujourd’hui
Bannay reste une commune rurale principalement tournée vers la polyculture et l'élevage ; la culture de la vigne s'est développée dans les années 1970, intégrant la zone AOC des vins de Sancerre. Le groupe d'assurances Axa, propriétaire des 950 hectares du Bois de Charnes, en assure l'exploitation forestière.
Malgré la prédominance des activités agricoles sur la commune, plus de 65% de la population active travaille dans les bassins d'emplois plus importants tels que Sancerre, Saint-Satur, et Cosne-sur-Loire dans le département de la Nièvre. Ceci a néanmoins permis le maintien des structures de services publics comme la Poste et l'école, et d'une activité constante dans le secteur du bâtiment.
La protection de l'ile de Cosne au bord de la Loire en tant que site classé, en 1952, a permis une utilisation raisonnée de la zone (camping et réserve naturelle). La mise en valeur de ces espaces reste un des objectifs de développement touristique de la commune. Bannay est déjà traversé par le sentier de Grande Randonnée "GR51" venant de Saint-Satur et par le parcours de vélorail (Cyclorail du Sancerrois) qui emprunte l'ancienne voie de chemin de fer ; l'aménagement d'une piste cyclable le long du canal latéral à la Loire (opération "Loire en vélo) est un des nouveaux projets. .
Si l'éparpillement géographique de la population a pu être un obstacle à l'essor de Bannay jusque dans les années 1970, les 785 habitants bénéficient aujourd'hui d'une qualité de vie dont le dynamisme associatif et le nombre de résidences secondaires (18% du parc immobilier) sont les illustrations.

Canal latéral à la Loire
Canal latéral à la Loire : aqueduc de la Chotarderie

Sur la commune de Bannay

• 33 Édifices repérés

• 13 édifices ou ensembles bâtis sélectionnés

• 8 objets mobiliers religieux sélectionnés dont 3 objets protégés au titre des Monuments Historiques

• un site classé au titre de l'article L 341 du code de l'environnement